Muse errante, errante muse,
Comment justifier que tu négliges le vrai
Pourtant empreint de ta beauté ?
Tu refuses de parler de la source de ta valeur
Uses-tu ta fureur à des chants sans prestige
Ternissant ton éclat pour rehausser le leur ?
Muse oublieuse, oublieuse muse,
Rachète les jours vainement perdus
Chante tes chers poèmes à qui veut les entendre
Ils fournissent à ta plume art et thème
Muse oisive, oisive muse,
Regarde si l’âge a creusé quelque pli
Au front de mon amour
S’il l’a fait flétris les ravages du temps
Que ta satire les stigmatise en tous lieux en tous temps !
Le temps ronge nos vies ; précipite son renom
Pour préserver mon amour de sa faux recourbée