Je vois déjà la barque à double rame
J’entends sur le lac le passeur des défunts
Il s’appuie à sa gaule et déjà me réclame :
« Hâte-toi ? Ne me retarde point »
Ah ! Regarde ! On m’entraîne !
Vers la maison des morts leur maître m’attend
Son regard est vif sous les sourcils d’ébène
Ses épaules sont ailées C’est le dieu du néant
Laissez dieu laissez-moi sur ma couche
Mes genoux se dérobent sous moi
Je sens le dieu des morts qui désormais me touche
La ténébreuse nuit est tombée sur moi
Mes enfants o mes enfants vous n’avez plus de mère
Puissiez-vous goûter enfin à la lumière …