L’armée grecque serrée près du tombeau d’Achille
Attendait toute entière de voir mourir ta fille
Le fils d’Achille a pris par la main Polyxène
L’a menée sur la butte où j’étais près de lui
Les meilleurs des garçons grecs
Veillaient prêts à tenir l’enfant qu’on sacrifie
Le fils d’Achille leva de ses deux mains
La coupe creusée d’or que remplissait le vin
Fit la libation aux mânes de son père
Et me dit d’ordonner à l’armée de se taire
Je me levai alors au milieu des tribus
Et je dis : « Taisez-vous Grecs Paix ! »
….
Polyxène jeune fille docile
Saisit sa robe et du haut de l’épaule
La déchire d’un coup jusques à la ceinture
Elle montre sa gorge et son sein si purs
Et telle qu’une statue met un genou en terre
….
Voici ce que je sais de la mort de ta fille
Ce que je peux t’en dire
O mère la plus fière et la plus accablée !