TT 108 L’assemblée des femmes

J’attends barbouillée de fard
Dans mon beau peignoir
Je fredonne mon refrain le plus aguichant
Que font les hommes ? Qu’est-ce qu’ils attendent ? –
Tu me grilles vieux débris
Tu es arrivée la première dans la rue
Tu as pensé que ta chanson plairait
Mais c’est à moi maintenant de chanter
La situation ne manque pas de piquant –
Va donc parler avec ton doigt !
Et nous, allons, mon bon joueur de flute
Sois digne de toi et de moi aussi …
Si l’on veut du plaisir
Avec moi il faut dormir
La novice manque de pratique
La femme mûre a la technique
Nulle se saura mieux chérir
Le garçon que je fais jouir –
Je t’en prie ne jalouse pas
Les novices Elles ont le vice
Dans la peau entre leurs cuisses
Fleurant bon entre leurs seins
Vieillarde peinte et imbécile
C’en en vain que tu t’épiles
La mort est bien ton seul amour –
Que ton lit te fasse choir
Quand tu veux que l’on te baise
Je crains que tu n’aies qu’un serpent
Dans ton lit en place d’amant
Quand tu voudras qu’on te caresse ! –
Que vais-je devenir ?
Mon ami n’est pas là
Ma mère s’est crue
Obligée de partir
Je suis seule abandonnée
Grand-mère je t’en prie
Va chercher ton monsieur
Monsieur Godemichet
Il saura contenter mon désir
Grand-mère je t’en supplie
Je sais que ça te démange
Comme aux iles chaudes
Et tu voudrais que l’on te fasse minette
Jamais tu ne m’empêcheras de jouir
Jamais tu ne m’enlèveras
La fleur de mon plaisir