Hommes mortels à la nature obscure
Semblables à la feuille petits êtres sans pouvoir
Modelés avec de la boue
Images pareilles à des ombres
Ephémères sans ailes
Frères des rêves
Ecoutez les immortels
Que vous connaissiez votre nature
Celle des oiseaux
La genèse du vide et de l’enfer
Au commencement étaient la nuit et la confusion
Le noir Erèbe et le Tartare sans fin
Il n’y avait pas la terre ni l’air ni le ciel
Dans l’Erèbe au vaste sein la nuit aux ailes noires
Pondit le premier jour un oeuf sans germe
Les saisons passèrent l’enfant du désir en naquit
Ce fut l’amour
L’amour aux ailes étincelantes
Semblable aux tourbillons du vent
Epousa une nuit la confusion ailée
Au fond du Tartare géant
Et de là lointainement est née notre race immortelle…
Les mortels doivent mille biens aux oiseaux
Nous leur ordonnons de semer quand la grue
En criant émigre vers l’Afrique…
L’hirondelle annonce le moment
Où il faut vendre le manteau de laine
Et en acheter un de demi-saison…
Le présage est cygne et signe…
– – –
Si vous croyez nos divinités
Nous serons muse et augures
Nous dirons les saisons et les vents…
Un dieu trône dans les nuées
Nous sommes présents dans vos maisons…
Nous vous donnerons dans le désordre
L’or la santé la jeunesse la vie
La paix le rire la danse la fête
Et le lait de poule en prime !
Vous serez tellement comblés
Que vous en aurez par dessus la tête