A l’heure de minuit quand l’homme est endormi
Ecrasé sous le poids de ses fatigues
L’amour s’est présenté à ma porte
J’ai crié : « Qui vient briser la suite de mes songes ? »
« Ouvre sans crainte Je suis un enfant mouillé par la pluie
Perdu par une nuit sans lune »
Je fus pris de pitié je rallumais ma lampe
Je vis dans le noir un enfant qui portait un arc
Et sur son dos un carquois et des ailes
Auprès du feu je réchauffai ses deux mains dans les miennes
Et j’essuyai sa longue chevelure
Dès que le froid ne le tint plus transi :
« Allons » dit-il « Essayons cet arc
Voyons si la pluie ne l’a pas abîmé »
Il tendit l’arc décocha une flèche
En plein milieu de mon coeur
Sautant de joie riant aux éclats :
» Mon arc est intact et je t’ai touché au coeur »
* Début d’une suite des poèmes galants, imités d’Anacréon