TT 156

Il est temps d’affronter les vagues marines
L’hirondelle bavarde Le vent est ici
Le silence est sur la mer les fleurs dans la prairie
Les flots se calment sous le souffle de l’air
Lève l’ancre matelot et détache les cordes
Claque ta voilure !
Va-t-en partout où l’on t’attend !

Quand tu passes devant ma tombe
Ne cherche pas à savoir ni mon nom ni ma naissance
Prends un autre chemin
Si tu me croises passe au loin
Et garde le silence
Epitaphe de misanthrope

O cigale ton cri ne naîtra plus à côté des sillons
Parmi les saules en bouquet
Je n’entendrai plus le charme de ta chanson
Je n’entendrai plus crisser tes ailes blondes
A l’ombre du chêne où je reste couché

Homme ne va pas tristement d’une patrie à l’autre
Ne traîne pas tes jours errants d’un lieu à l’autre
Cherche un foyer que chauffe gaiement un petit feu flambant
Au creux de ton pétrin de ta farine rustique
Façonne-toi ton pain
Garde le fenouil le thym aussi le sel marin
Leur saveur est douce avec les mets qu’on mange

La pomme mûre la grenade ouverte
Cette figue fendue sur sa tige
La grappe noire et nombreuse pleine de suc
La noix arrachée à sa coquille verte
Le jardinier les offre don du verger
Au Priape des champs taillé dans une bûche