TT 196

Je ne choisis pas nécessairement les extraits les plus célèbres. Voici cependant celui des Sirènes :

Un calme sans souffle s’établit un dieu endort les vagues…
Je partage une grande galette de cire avec le bronze de mon couteau…
De banc en banc je suis allé boucher à la cire les oreilles de mes compagnons
Puis c’est eux qui m’ont attaché les bras et les jambes
Ils m’ont fixé tout debout contre le mât au milieu du bateau…
Elles commencent leur chant de leurs voix fraiches :
« L’honneur des Grecs Illustre Ulysse
Arrête ton bateau et que nos voix te touchent
Jamais un vaisseau n’a doublé notre rive
Sans le miel du chant qui coule de nos bouches…
Nous connaissons les destins qui ont saoulé de misères
Les hommes les mâles de Grèce et de la large Troie
Et tout ce dont fleurit la terre nourricière… »
Ainsi elles chantaient et leurs voix délicieuses
Me remplissaient le coeur du désir fou de les écouter
J’ordonnais aux camarades de me délier en fronçant les sourcils
Mais ils se courbaient sur les rames sur les vagues…
Bientôt nous passâmes le cap et plus jamais
Le cri ou le chant de la Sirène ne s’est fait entendre…