Ry 28

Depuis que la famille m’a quitté
Je passe mes journées à m’accorder au cours des choses
Hier belle journée ma foi
J’ai séjourné dans la montagne bleue
Aujourd’hui par contre je me promène en ville
Mon costume est tout rapiécé
J’ai un peu honte quand même
Je bois à mon vieux bol
Appuyé à ma canne témoin de mes vieux jours
Je chante à gorge déployée dans la nuit qui reste limpide
Je déroule avec soin une natte
Sous la lune je m’endors
On ne dira jamais assez à quel point
La lune est protectrice
Qui dira qui osera dire que tout ceci est vain ?
J’aime la vie j’aime ma vie
J’aurais pu choisir un autre chemin
Mon paysage est ce dont j’ai besoin
Pour le corps et pour l’esprit

Je vis à l’écart dans un endroit
Que j’ai soigneusement choisi
Il y a bien des hivers et bien des printemps
Depuis longtemps mes légumes sont des plantes sauvages
Vous avez rire des voisins me donnent du riz
Je suis plutôt satisfait d’avoir peu d’obligations sociales
Au milieu des bois jamais je ne me plaindrais de mon dénuement
En somme je suis plutôt indolent et insouciant
Je suis à mon aise assis ou allongé
Replié ou étendu de toute mon long

Astucieux je porte sur l’épaule une perche
j’y ai accroché des fagots
Je descends de la montagne émeraude
Je vous en ai déjà parlé
Le sentier est escarpé
Je me repose de temps en temps
Alors j’écoute les oiseaux chanter le printemps