APC 68

Mon beau cheval foule un tapis de fleurs tombées
Ma cravache frôle la voiture aux cinq nuages irisés
D’une belle qui sourit en soulevant le rideau de perles
Et montre dans le lointain un manoir rouge
« C’est là ma demeure »

Le vieillard au royaume des ombres
Distille encore son vin
Mais là point de Li Po
A qui vendra-t-il son vin ?

Un soir nous descendîmes les pentes verdoyantes
Nous rentrâmes poursuivis par la lune des monts
Je me retourne : Sur le sentier que nous venons de parcourir
S’étend tout bleu un horizon confus
Nous parvinmes la main dans la main à la ferme
Des enfants nous ouvrent la porte rustique
Des bambous verts envahissent la sente obscure
Le lierre sombre frôle nos vêtements
Nous causons entre amis
Voici que pâlissent le fleuve et les étoiles
Nous sommes joyeux ensemble
Pour fuir et oublier les tracas de notre monde