APC 70 Wang Wei

Tu descends de cheval je te verse de mon vin
Je te demande où tu t’en vas
Tu m’as confié ta désillusion
Que tu te retires sur les pentes du mont
Je n’avais plus de questions à te poser
Sans fin là-haut s’étirent les nuages blancs

Sur la montagne vide après la pluie nouvelle
La fraicheur du soir annonce l’automne
La lune brille entre les pins
La source est limpide sur les cailloux
Les bambous bruissent au passage des lavandières
Les lotus dansent autour du bateau de pêcheur
Les parfums du printemps ont cessé

Un soleil oblique caresse le village
Boeufs et moutons encombrent les ruelles
Le vieil homme des champs attend le petit pâtre
Appuyé sur sa canne à la porte d’épines
Le blé monte en épis les faisans caquettent
Le murier n’a plus de feuilles Les vers à soie s’endorment
Avant de fabriquer leur soie
Voici les laboureurs qui rentrent une houe sur l’épaule
Ils s’abordent se parlent ne peuvent plus se quitter
J’envie leur calme insouciance
Je me récite à mi-voix une ode obscure
Concise et nostalgique