APC 88

Il pleut des feuilles mortes il souffle des fleurs sèches
L’émoi nait en ce lieu désert et retiré
Je quitte mon ami Pas la moindre gaieté
Mon coeur est au delà de la porte verte
Faut-il beaucoup d’amis pour l’amitié ?
Cherchons plutôt l’accord de la pensée
De mes amis un seul m’a quitté
J’ai le sentiment que la ville est dépeuplée

On le dit semblable à la pleine lune
Mais lui n’est jamais « nouvelle »
En son coffret il est pur pour l’éternité
Quand le ciel est bien noir lui seul ne dort pas
J’ai honte d’y voir mon vieux visage laid
Mes cheveux noués que la neige parsème
Je vais le donner à un jeune homme
Attendez Puisque vous partez en un pays lointain
Prenez ce miroir comme présent d’adieu

Un arbre dans la bourrasque à la fin de l’automne
Devant son vin un homme avancé dans la vie
Sa face avinée ressemble à certaine feuille sous le givre
Cette rougeur ne vient d’aucune saison