Ni 59 Les pêcheurs

Je regarde L’hiver est là
Les canards sauvages se reposent sur la rive de la baie
Finement glacée

Le vent d’automne souffle des sommets
Sur la rizière proche de ma porte
il transmet la voix du jeune daim
Sur les pousses de riz

La lune ne filtre pas encore dans les pins
Traversés par le vent d’automne

La tempête dévaste le gîte du cerf dans la prairie
Il brame et s’enfonce dans la forêt

Avec quelles herbes me ferai-je un oreiller ?
En attendant je me promène aussi loin que possible
Dans la lande au crépuscule

Regrettant l’année qui passe et l’hiver
Les pêcheurs ajoutent à l’eau qui trempe leurs vêtements
Les larmes qui mouillent leurs manches

Elle m’avait rassuré elle m’avait juré de ne jamais m’oublier
Pourtant depuis cette nuit-là seule la lune est revenue en suivant son cours

Haute dans la plaine céleste la fumée montagnarde flotte
Telle un brouillard de printemps dans le ciel de l’aurore

Les pleurs que je verse à l’aube sur ma manche
Accompagnent les sons de cloche qui tombent du ciel

Le brame du cerf m’a réveillé
Je soupire sur mon rêve inachevé
Pensée d’automne