Saa 48

Dût mon ennemi me cribler de flèches
Dût-il me tuer de son épée
Je lui rendrais grâce
Ou j’irais expirant sur son seuil

Garde de l’estime pour toi
J’en garde pour moi-même
La passion est malheureuse
Il n’y a pas de conseil en la matière

Celui qui m’a tué
Revient vers moi
Aurait-il pitié
De sa victime ?

Si l’amour s’empare de toi
Tu deviens muet
Tu ne connais plus les lettres de l’alphabet
Pourtant j’existe en même temps que toi