Le couchant rougit Je m’en balance
Seules m’importent mes prunes
Fruits délicieux de l’automne
Alors qu’en vain tu te donnes
Je rentre poudreux
Il est odieux
Le père que tout le monde révère
Au front sévère et bon
Nous foulons une heureuse terre
Je rêve soudain aux jours de ma jeunesse
Où je me jugeais déjà vieux
Encore imberbe
Je me lamente en secret de ma stérile richesse
J’envie les arbres j’aime les arbres
La nature me parait orgueilleuse et ravie
La présomption naïve de la vie
Attendrit la sagesse amère