Rab 57

Qui est la femme qui habite mon coeur ?
Je l’ai courtisée
Je ne l’ai pas conquise
Pourtant je l’ai couverte de fleurs
J’ai fait de mon mieux en chantant ses louanges
Je n’ai obtenu qu’un demi-sourire fugitif
Qui n’éclaira même pas son visage
La femme désespérée me cria :
« Je n’ai aucune joie avec toi »

Je lui achetai des pierreries
Je lui fis un lit sacré
Un mince rayon lumineux
Souligna dans ses yeux
Un plaisir fugace
« Je n’ai aucune joie »

Je l’emmenai d’un bout à l’autre de la terre
Sur un char doré
Les applaudissements tonnaient autour de lui
Elle fit la fière un court moment
Puis les larmes obscurcirent son regard
« Je n’ai de joie à rien »

Je lui demandai : « Que cherches-tu à la fin ? »
« Tout rien tout et rien à la fois »
« Des mots ! »
« J’attends celui dont le nom est inconnu »
« Du vent ! »
« Quand viendra-t-il le bien aimé
Que je ne connais pas maintenant
Afin qu’il m’accompagne pour l’éternité ? »