PFR 29

Voguant au plus bleu de ma tête
Les bulles de mots se volatilisent
A l’instant même où je crois les fixer
Minuit c’est les cornes midi c’est l’épée
Dans la marmite de mon ventre est mon grand secret
Mes mégères meurent dans leurs mouchoirs
Elles ne savaient que faire pour m’empêcher de choir

Le malheur est mon ami
Je l’invite à mes côtés
C’est un grand laboureur
Nous devisons
Tu m’éprouves je suis ta ruine
Ton théâtre et ton havre Ton avenir et ton horizon
Je m’abandonne à ton horreur

Dans la nuit je suis uni à la nuit
La nuit est sans limites
Mais elle est mienne
La nuit m’a donné naissance
Tu es la houle qui m’envahit
Tu est dense tu mugis
La nuit est implacable
Les morts ont quitté la table
J’aime courir sur la plage
Sous la nuit est la nuit