PFR 53

Un humain de sexe masculin
Fuyait les bas-fonds de sa vie
Armé de ses seuls couteaux d’aurore
Qui malheur sont coûteux
Il courait vers le soleil impuissant
Son coeur était fou d’ennui
Il ressentait la terre par la douleur de son corps
Je rétrécis
La terre est toujours dure à mes pieds

La porte bat sans fin
Une femme pose en éternité
La durée est brève ou longue
Sombre ou bleue
L’air nu est secret
L’ombre est invisible alors qu’on croit la voir
Mon escalier est profond
Les mots sont coupables non sans vertu
Je me promène à l’aise
Dans ce dédale de ciel dur et d’eaux muettes
La mer est un immeuble à étages

Je ne donne pas l’histoire
Le fil de l’histoire
Il n’y a pas de fil
Pas plus que d’histoire
Je n’existe pas
Et pourtant j’existe
Pour exister pourtant je vis
L’histoire se tresse avec des fils comme le mien
L’histoire est une tapisserie
Je ne suis rien qu’un fil
Je suis je
Je tiens à un fil
Cela ne suffit pas pour être humain
Le jeu du je n’est pas un jeu
Le dédale est multiple