PCA 105

Le soleil plonge derrière les monts
je cherche l’ermite auprès de sa chaumière
Sous toutes ces feuilles qui choient
Où donc se trouve-t-il ?
Le sentier se perd dans la brume

Seul au crépuscule l’ermite frappe le gong de pierre
J’écoute immobile appuyé sur mon bâton
Un grain de poussière résume le monde
A quoi bon l’amour ? A quoi bon la haine ?

Tu me demandes quand je viens ? Je ne sais pas encore
Sur la montagne automnale un étang
Déborde de pluies nocturnes
Quand couperons-nous de nouveau
La mèche de la bougie à la fenêtre ?
Quand donc te parlerai-je des nuits
Sur la montagne noyée de pluie ?

Je suis épuisé par une nuit sans sommeil
Je pose un oeil hagard sur le paysage nocturne
Je suis des yeux un oiseau effrayé
Qui vole vers la rive engloutie dans la brume
Il traverse l’étang pour errer dans l’obscurité des arbres drus
Les hennissements des chevaux répondent aux flutes
Le braiment des ânes se mêle aux battoirs à linge
L’oiseau égaré sur un arbre devine sa fin
A la lisière du ciel lui et moi partageons la même peine