PCA 107

Par-delà les sommets
j’attendais toute une année
Des nouvelles des miens
Aujourd’hui je reviens
J’approche de mon village
Je n’ose rien demander aux passants

La lune de printemps éclaire la cour endormie
Les pétales blancs des cerisiers s’effeuillent d’eux-mêmes
Seule à la fenêtre mon regard distrait glisse sur le jardin
Les cordes de la balançoire s’agitent au gré du vent
La fraicheur printanière pénètre ma chambre solitaire
Derrière mes rideaux de soie de tristes pensées m’empêchent de dormir
Les gouttes de pluie tambourinent sur l’étang
Mon petit bateau sera rempli d’eau
Comment cueillir demain les fleurs de nénuphars ?

Nous allons vers un temps plus frais
L’alcôve couleur de jade a des rideaux de soie
Le paravent rouge est brodé de pivoines
La grande natte de roseaux rares
La courtepointe de brocart
Tout est prêt à affronter les nuits
Ni froides ni ardentes