Hommage à Barbier

Auguste Barbier fut un remarquable « témoin de son temps » au XIX° siècle :

Mon vers rude et grossier
Est honnête homme au fond
Un lourd soleil chauffait les dalles
Dans Paris comme la mer qui monte
Le peuple soulevé grondait
De ses doigts sales il envoyait la foudre
Les élégants accroupis derrière un rideau
Pâles suaient la peur
La liberté n’est pas une comtesse
Qui met du blanc et du carmin
Qu’un cri fait tomber en faiblesse
La liberté est une femme forte
Aux belles mamelles
La voix rauque
Du feu dans les prunelles
Elle sèche nos yeux en pleurs
Elle écrase une armée
Elle broie un trône
Avec quelques tas de pavés
Mais, honte !, Paris
Si beau dans sa colère
Dont le monde entier est jaloux
N’est plus qu’un égout sordide et boueux
Un taudis regorgeant de faquins
Gueusant quelques bouts de galons
C’est leur part de royauté