Hommage à Alfred de Musset (2 )

Je vis d’abord sur moi des fantômes étranges
Trainer de longs habits
Je ne savais si c’étaient des femmes ou des anges
Leurs longues robes en sillons de flammes
Brisaient la nuit
Vieux spectre en sentinelle
Je les regardais voler
La troupe des esprits capricieux
Bondissait tout à coup puis s’enfuyait
J’ai crû qu’une longue chevelure me frôlait
Je sentais la brûlure d’un baiser
Jusqu’au fond de mes os
Ombres aux corps flottants
Nonchalantes et rieuses
Mes nuits sont avares
Il ne me reste qu’à regarder
Dans l’ombre froide et nue
La lune en croissant découper dans la rue
Les angles des maisons