Jean de la Taille est de la seconde moitié du XVI° siècle :
Je suis de trop près la tristesse
Moi qui veux en joie ébattre ma jeunesse
Comme un printemps encore elle verdoie
Faut-il que toujours à l’étude on me voie ?
C’est trop pleuré
Que me sert de savoir par science
Le cours des cieux des astres
De mesurer la terre et l’onde
De voir sur un papier le monde ?
C’est trop pleuré
Que sert pour faire une rime immortelle
De me ronger les ongles et la cervelle
De ternir ma face palissante ?
C’est trop pleuré
Mon âge en beauté fleurissante
Est comme un lys en terre languissante
Il faut parler d’armes et non de larmes
C’est trop pleuré
Il faut parler d’amour et de liesse
Ayant choisi une jolie maîtresse
D’autant qu’elle est sage et honnête
Qui daigne de mes vers faire une fête
C’est trop pleuré