Le fabuliste inconnu ( 158 )

Deux amis s’asseyaient à l’orchestre
L’un d’eux davantage sceptique
Concluait son discours :
« Je le crois comme toi :
Les hommes sont frères
Mais ce sont des frères ennemis
Rongés par l’égoïsme et l’envie »
Les instruments commencent à s’accorder
Bruit vacarme tohu-bohu
Le sceptique : « On dirait de la musique moderne
C’est bien ce que je voulais dire »
La baguette magique du chef d’orchestre
Opère son miracle habituel
Chaque instrument s’exprime
Du clairon au hautbois
Du violon au triangle
Paix guerre ouragan amour
L’orchestre pleure gronde tonne s’apaise
L’harmonie se précipite sur le public conquis
Le copain un tantinet idéaliste dit :
« Le doute et l’ironie ne sont plus de mise
C’est le contraste des sons
Qui produit l’harmonie
L’unité est née de la diversité »