Les fables de Fabre 81

La femme du lion mourut
Les courtisans accoururent
Pour montrer un surcroit d’affliction
Le souverain aux rugissements plaintifs
S’abandonna
Tout son antre en résonna
Seul le cerf dans son coin
Resta coi
La lionne avait sévi dans sa famille
On le traina devant le roi
Il prit fièrement la parole :
« Si je suis tranquille
C’est que j’ai vu sa majesté la lionne
Elle vous félicite pour tout cet apparat
Vous demande cependant
De vous méfier de certains pleurs hypocrites
La cour est pour elle faite de caméléons
Et de singes qui ne chantent d’une seule voix
Que pour vous plaire
Elle me fait dire enfin qu’elle vous aime, sire »
Embarrassé le prince fit du cerf
Un ministre