Nos idées, au sens le plus général, le plus vague, sont liées entre elles par un réseau continu et discontinu. Il n’y a pas là d’irrationalisme. Bien au contraire, ces idées sont raisons, causes, reflets de réalité…
Quand on s’efforce à la pensée, on essaye de construire des raisonnements dans des termes bien pesés… L’association d’idées, c’est autre chose. Elle est souterraine, inattendue ou trop entendue. Elle innove ou conserve pieusement des éléments du passé. Elle vient de soi ou disparait sans avertir… Elle est spontanée.
Prenons des exemples récents qui me concernent directement : l’idée du « fil ténu », chère à mon épouse Régine, vient d’elle pour se poser sur mes préoccupations concernant les rapports entre immanence et transcendance, la transcendance pouvant conserver de l’immanence, l’immanence pouvant conserver des traces de transcendance…
Je pense être cohérent dans ma tentative scientifique, théorique, je suis proche d’un système, mais celui-ci se dérobe pour laisser place à la diversité du monde et des pensées sur le monde…
J’avais abandonné le Yi King. celui-ci me fait un peu peur depuis qu’un oncle s’est dessiné l’hexagramme de la mesquinerie, ce qu’il a maintes fois confirmé par la suite. Mon hexagramme très récent me confirme dans l’idée de la contradiction motrice, matrice de l’histoire avec évidemment des mauvais côtés, une face d’ombre… Cette contradiction motrice, je l’ai appelée jadis « Duplicité de l’Histoire »…
Je suis très tenté par l’idée, volontiers platonicienne. J’aimerais la porter au front comme dans le poème de Laforgue. Mais elle s’efface immédiatement devant la diversité des idées, devant sa propre complexité, je suis obligé de renoncer à la simplicité même respectueuse de la complexité… Je reviendrai…
P.S. : Je voudrais associer à ce début d’enquête sur l’association d’idées comme réseau supportant les idées élaborées, mon travail sur Facebook : là aussi il y a une myriade d’idées qui se cherchent les unes les autres à partir de la peinture, du cinéma, mais aussi des gravures de mode, des images d’Epinal, des petits animaux, de beaux paysages… Là les idées sont plus simples, plus spontanées, parfois plus enfantines… La féminité que j’admire depuis l’enfance est au rendez-vous…