Le fabuliste méconnu ( 65 )

Allongé sur son divan un petit vieux
De trente ans languissait
Accablé par son loisir
« Le temps n’avance pas » disait-il
« Il recule
Et dire qu’on appelle ça le temps libre ! »
L’ennui le tenait hébété
Quand une fille vint le visiter
Elle le provoque elle court elle esquive
Aux quatre coins du salon
Il essaie en vain de la rattraper
Elle est charmante faut-dire
Ses yeux sont azurés
Elle se laisse enfin aller en riant
Dans les bras de son ravisseur
« Tu as mis une bonne heure pour m’attraper »
« Quoi tu m’as fait courir une heure ?! »
« Au moins je t’ai sorti de l’ennui »
Tout se termine sur un baiser

Faisons fuir l’ennui
Le fléau de nos belles années