Le fabuliste méconnu ( 110 )

Un village était dominé par un chêne séculaire
Sur la place abritée par son vaste ombrage
Les vieillards tranquillement assis
Y oubliaient les misères de l’âge
Et louaient les temps passés
Les jeunes gens le dimanche
Se tournaient autour
Les enfants au sortir de l’école
Y multipliaient les tours
Aucun ne pensait au chêne
Quand l’été desséchait son feuillage
Personne ne l’arrosait
Aucun jardinier n’enlevait la mousse
Le bois mort les parasites
De plus les dénicheurs d’oiseaux
Les tireurs d’arbalète les joueurs divers
Meurtrissaient l’écorce et les branches
Une année le printemps n’eut plus d’effet salutaire
A l’automne l’arbre était mort
Laissant un vide immense
Tous les villageois pleurèrent son absence
Louèrent sa magnificence

Les humains pour apprécier les choses de la vie
Ont souvent besoin de les avoir perdues