Le fabuliste méconnu ( 135 )

J’avais hâte ayant un rendez-vous galant
Dans une auberge de campagne
L’attelage engourdi trottinait à pas lents
Trois chevaux pourtant
Et pas des moindres !
Larges poitrails croupes rebondies
Jarrets vigoureux
La santé personnifiée
J’en appelai au cocher qui semblait content
De ce train de sénateur
Il saisit son fouet et sans frapper les coursiers
Fait siffler l’air
Les chevaux dressent l’oreille
Et hâtent le pas
Faisant flotter leurs crinières
Je suis arrivé à temps à l’auberge de mes amours

Qu’on m’entende bien ! Je hais la tyrannie
Je ne désire pas qu’on traite les humains
Comme les chevaux de mon histoire
Mais parfois il n’est pas mauvais
Que le pouvoir légitime fasse siffler son fouet