Le fabuliste méconnu ( 143 )

Un chaton un renardeau un louveteau un tigron
Buvaient leur premier lait dans la même cuisine
Sous les auspices d’un maître
Qui entendait réformer les moeurs animales
Tant que le lait suffit les bébés furent contents
Peu après ils se plaignirent
Le petit chat proposa de chasser dans la maison
Les souris et les rats
Dont les affreux dégâts suscitent
La colère du maître lui-même
Ses amis l’encouragent à bien faire
Quelques jours plus tard
Le renard découvre le poulailler
Le chat ne veut tuer que des nuisibles
Un peu plus tard le loup s’échappe
Et revient avec un agneau
Le renard s’écrie : « C’est trop gros ! »
Le chat vit en reclus dans la maison familière
Le renard ne s’éloigne guère
Le loup arpente les terres
D’abord avec le tigre
Ensuite seul cherchant les siens
Le tigre s’évade et se prend pour le roi de la contrée
Le maître pleure son dessein périmé
Quand le tigre se révèle
Il n’est pas trop tard pour l’arrêter
En le mettant en cage
Peut-être dorée