Téléphobes

Notre société est en partie régie par le mépris. Chez nos intellos il est de bon ton de mépriser la télévision, sans argument, sans raison. Ils jugent sans voir et donc sans savoir. C’est bel et bien du mépris et pas seulement du dédain. Ils croient disposer ainsi d’un passeport pour la haute caste à laquelle ils rêvent d’appartenir et qui n’est, dans une large mesure, que le fruit de leur imagination.
Ces intellos sont majoritairement de gauche. Ils méprisent le peuple qu’ils prétendent défendre. Ils ne le connaissent pas, le transforment en idée. Lénine serait tombé dans ce piège. il lui doit ses succès, mais aussi son échec final.
Mépriser, c’est ne pas connaître. Dédaigner, c’est méconnaître. Avec toute leur prétention nos intellos ne connaissent pas grand chose. Ils se réduisent à leurs modes de snobs et à leurs préjugés. Beaucoup ne savent même pas vraiment lire.
De plus, ils se disputent continuellement en fonction surtout de la rivalité de leurs égoïsmes. La veuve du grand poète russe Pasternak a laissé le témoignage du mauvais climat qui régnait dans l’intelligentsia russe avant la révolution et qui est en partie à l’origine de l’échec de celle-ci. Mais il y a de vrais intellectuels qui font ce qu’ils veulent et ce qu’ils peuvent.