Je suis un zappeur né, pas un zappeur fou. Je suis né pour l’image, beaucoup plus que pour le son. La télévision est pour moi un rêve, pas un cauchemar. Mon premier grand souvenir de télé est la victoire de Fausto Coppi, le « campionissimo », à l’Alpe d’Huez, pendant le tour de France 1952. Je l’ai regardé debout dans la rue devant la vitrine d’un magasin de télévision. Je ne savais pas alors que ce reportage était le premier du genre, marquant ainsi l’histoire de la télévision.
J’ai offert à ma mère son premier poste en 1958 alors que je débutais dans l’enseignement. En 1961, jeune marié, j’ai abandonné la télé. En 1969 j’ai donné notre premier appareil, de plus en couleurs, à ma femme enceinte. Notre première image commune a été un tigre filmé de près, de face, sur le museau duquel se promenait une mouche. Depuis je n’ai plus abandonné les « étranges lucarnes ».
Hier soir, samedi 27 avril 2013, nous avons regardé un excellent téléfilm français, ce qui est trop rare, « Isabelle disparue », de Bernard Stora, avec la grande Line Renaud et le sous-estimé Bernard Lecoq. Ce matin du dimanche 28 avril, j’ai préféré ne pas revoir « Le Prénom », film que j’aime beaucoup, j’ai revécu la bataille d’Austerlitz. Bien entendu nous n’avons pas raté notre rendez-vous dominical avec « Trente millions d’amis », l’émission protectrice des animaux.
Pendant que je vous écris, vers quinze heures, j’aperçois un film documentaire de Raymond Depardon, « Profils paysans ». A partir de seize heures, je regarderai la demi-finale de la coupe d’Europe de rugby, sport que je ne connais que grâce au petit écran. Nous n’avons pas encore choisi notre spectacle de ce soir.
Ce que j’aime particulièrement, c’est le zapping à l’aveugle. Ma meilleure surprise dans cet exercice, chef d’oeuvre d’éclectisme, a été de découvrir soudain, presque en direct, le créateur de Tintin, Hergé, souriant, bavardant avec son ami Chang. Jusqu’alors pour moi Chang n’était qu’un personnage de bande dessinée.
Je ne pense pas perdre mon temps quand je regarde la télévision. Un bon film reste un bon film même quand il passe à la télé. Et encore je ne vous ai pas tout dit, par exemple mon amour des clips, nouvelle discipline artistique que je suis depuis sa création au début des années 80, ou celui des informations. Honni soit qui mal y pense !