M.3.P.

L’innovation théorique dont je suis le plus fier est le M.3.P., expression québécoise, alias le M.P.P.P.. soit le mode de production des petits producteurs. La tradition marxiste met en valeur les modes de production à exploitation de classes, l’esclavagisme, le féodalisme, le capitalisme. Elle a du mal avec la voie alternative du mode de production dit asiatique. Engels l’oublie même carrément. C’est qu’elle est fondée sur la propriété publique des moyens de production alors que les précédents le sont sur la propriété privée. Face au capitalisme, c’est la propriété privée qu’il s’agissait d’attaquer. Le point de vue tactique l’emportait sur une vision universelle.
Mais, dans les failles, voire les interstices, de l’exploitation de classe, existe un M.P. fondé sur de petites entreprises familiales, à la fois unités de production, de consommation et de reproduction de l’être humain. Ce M.3.P. a été particulièrement important dans l’histoire du Québec, de la colonisation française au triomphe du capitalisme.
Si la production est toujours fondamentale, elle est dans certains cas recouverte par d’autres instances, le politique dans le M.P.A., en attendant le capitalisme d’Etat du XX° siècle, la famille dans le M.3.P. Celui-ci n’est donc pas à exploitation de classe, mais à exploitation familiale. Il existe généralement en dessous des oppositions officielles de classes, par exemple dans la paysannerie soumise aux féodaux.