Il n’y a a pas à proprement parler de leçons de l’Histoire. Notre liberté peut toutefois en trouver une ou deux.
La première sera probablement la reconnaissance de la nécessité. Transportons nous en rêve sous le règne d’Akhénaton, en Egypte au XIV° siècle avant le Christ. Que ferions-nous, enserrés dans un réseau illimité de moeurs et de manières ? Le meilleur serait peut-être d’abord le respect. Le mieux serait ensuite, probablement, de travailler à l’amélioration, socialement acceptable, des forces productives, déterminantes en dernière instance de l’Histoire. Pourquoi pas creuser quelques puits ? Améliorer les voiles des felouques ?
Ne SUR-estimons pas l’effet papillon. Le fait que je vous écrive bouleverse certes le monde par une série infinie d’effets en chaine. Mais le système dans lequel nous vivons reste intact. Les péripéties ne sont pas la structure.
Grousset condamnait Périclès pour l’impérialisme athénien. Mais celui-ci était la conséquence de la démocratie afin qu’elle rémunère les citoyens pour services rendus. Cependant l’impérialisme nuisait aux alliés d’Athènes et renforçait l’hostilité des cités continentales, avec à leur tête Sparte. D’où la guerre du Péloponnèse et la défaite d’Athènes. Périclès avait raison au prix d’une catastrophe. Pour grand qu’il ait été, Périclès ne prévoyait pas l’avenir réel.
Mettons nous à la place de John Locke, à la fin du siècle des révolutions anglaises, le XVII° siècle. Allons nous proposer le socialisme ? L’histoire est une science du possible qui craint l’anachronisme. Le Royaume Uni reste un modèle. Les dernières révolutions utiles sont bourgeoises.
Chaque époque a son programme. A nous de le réaliser pour le meilleur et malheureusement pour le pire ! L’Histoire est peut-être bien une suite progressive de systèmes historiques aboutissant à l’avenir au socialisme. Le présent n’est pas le futur, mais peut essayer de le préparer, grâce principalement à une certaine lucidité intellectuelle. Il nous faut donc tirer avec prudence des leçons de l’histoire, savoir humain sur l’Histoire.
N.B. : Ce texte est dédié à Régine.