La Russie Soviétique et la Chine communiste ont initié le passage pacifique au capitalisme, sans se désintégrer, même si la Russie a perdu un empire. La Yougoslavie anciennement titiste, elle, n’existe plus. Quelques années plus tôt le sentiment général était que, quelque soit le jugement porté sur ces régimes, ils étaient irréversibles. Il est difficile aujourd’hui d’imaginer que l’on ait pu être maoïste ou naïvement communiste. Le parti communiste chinois est toujours au pouvoir, mais il est devenu un parti de milliardaires.
Quand l’Histoire se répète, elle bégaie. Ce qui a commencé en tragédie se transforme en comédie, parfois même en farce. Mélenchon est un clown, un clown sinistre avec son petit costume et sa petite cravate. Il est fondamentalement stalinien, par exemple dans son mépris affiché des média. En dépit de mes réserves, je ne pensais pas que Thorez fût un personnage ridicule même si je ne comprenais pas ce qu’il faisait à Moscou pendant la guerre.
L’Histoire est faite pour surprendre. Nous ne savons pas de quoi est fait l’avenir. Nous ne pouvons avoir que des projets apparemment raisonnables, voire des scénarios alternatifs, destinés souvent à être démentis. Toute folie n’est pas vaine, mais attention à ce que notre futur ne soit pas épouvantable. La démesure, l’hubris, terme de la Grèce ancienne, cher à Moreau de Bellaing, est à rejeter tant que c’est possible.
Pour l’instant les conspirationnistes, qui pensent que Kubrik a filmé sur terre les premiers pas de l’homme sur la lune, que les attentats du 11 septembre sont l’oeuvre de la C.I.A., sont des crétins inoffensifs. Mais gare ! Cependant pas touche à la liberté d’expression, pierre angulaire de toutes nos libertés.
N.B. : L’éloquence de Mélenchon est typique des années trente. La dernière fois que je l’ai entendue, grâce à la T.V., c’est à un meeting de collabos salle Wagram pendant la guerre.