J’adore les déesses-mères dont je n’ignore pas le côté terrible, particulièrement visible chez Kali, la parèdre* de Shiva en Inde. La déesse-mère n’est pas seulement la déesse de la vie, elle l’est aussi de la mort. Celle que je préfère, c’est Ishtar, la déesse native de la Mésopotamie antique. Mon ami Walter Skhéma a retrouvé autrefois ce poème qui serait d’Ishtar elle-même :
Viens mon amant
J’étais ruisseau
J’étais rivière
Tu fais de moi la mer
Qui te submerge
Viens mon amant
Je suis le feu de la terre
Je suis la pluie et le soleil
Je suis désir de ton soleil
Je suis attente de ta pluie
Viens mon amant
Je suis Ishtar retrouvée
Ma fertilité est nôtre
Je suis ta terre et tes moissons
Viens l’amant
Je suis la vie
Je suis offerte à ton sexe semeur
Je suis déjà tes enfants
Viens viens
Remue bien tes reins et ton sexe
Je remuerai bien les miens
Dansons l’amour
Notre danse nuptiale
Réjouira les dieux
Viens mon amant viens
* Parèdre désigne la parenté entre dieux