La France est ma mère. C’est le pays où je suis né. C’est le pays où j’ai vécu l’essentiel de ma vie en dehors de longs séjours de travail en Algérie, au Canada et de voyages fructueux… La France est ma femme et ma fille…
J’adore la France. Il me reste un soupçon de chauvinisme. A quatorze ans je pensais que la France avait tout inventé. J’ai viré ma cuti. Je suis devenu internationaliste. J’ai laissé à la France un rôle éminent dans le choeur des nations.
Pendant à peu près cinquante ans, des environs de 1860 à ceux de 1910, la France a montré une fécondité prodigieuse, de la bicyclette à l’avion, nom que lui a donné Clément Ader, en passant par l’automobile, de Pasteur à Marie Curie, de Flaubert à Proust, de l’impressionnisme au cubisme, de la photographie au cinématographe, invention des frères Lumière illuminée par Méliés, etc…, etc… , de Jules Verne à l’invention du Tour de France… La poésie française a selon moi connu son apogée à cette époque, de Baudelaire et Hugo à Apollinaire, en passant par Verlaine, Rimbaud, Mallarmé et d’autres dont Laforgue et Toulet …
Avant 1910, date fondatrice de la république portugaise, la France était la seule république d’Europe en dehors de la Confédération Helvétique et de la minuscule San Marino en Italie… 🙂
Dans les années 2010 il n’est pas question que la France joue un tel rôle. Le progrès intellectuel et technique dépend désormais, dans une large mesure, des Etats-Unis d’Amérique. C’est eux qui ont lancé la révolution informatique, qui sont dominants dans la cinématographie mondiale, y compris les séries télévisées, qui raflent de plus en plus de prix Nobel, au profit de plus en plus d’Américains de souche, …
Non seulement la population française ne représente plus que le centième de la population mondiale, en dépit de sa bonne santé démographique, accentuée par une immigration largement positive, améliorée par le grand nombre de mariages mixtes, mais sa production industrielle, qui est encore au 5° rang mondial, va régresser…
Pas de pensée mécanique. La population française vers 1800 était au premier rang européen, à parité avec la seule Russie. En 1900 elle était dépassée par la Grande-Bretagne et l’Allemagne. La santé d’une nation ne dépend pas d’un seul facteur.
J’admire pour ma part la détermination de pays comme les Pays-bas et la Suisse à être eux-mêmes. La richesse de l’Europe, c’est d’abord sa diversité. A chacun de jouer sa partition dans l’orchestre européen.
Il est normal de laisser leur place aux BRIC, les grandes nations émergentes que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, puis à l’ensemble des pays en voie de développement.
Le véritable déclin serait de ne pas lutter pour que la France garde son rang comme le proposait le général de Gaulle, son rang de nation républicaine qui restera fondamentale du point de vue intellectuel et spirituel au nom de l’Humanité.
Sur les ruines des peuples qui se sont rués les uns contre les autres dans deux guerres mondiales, vive le nation européenne ! la grande Nation multi-nationale !