Nous avons rencontré plusieurs fois le rythme ternaire dans une sorte de musique qui serait celle de l’esprit, de certains esprits de façon différente ( CF. article du 19/10/2013 )
Il n’a pas de synthèse, mais nous nous proposons de parler de synthèse.
Vers 1960 on nous apprenait que Sciences Po pratiquait le plan en deux parties du genre : oui-non ou oui-mais que Giscard allait illustrer dans son opposition feutrée au général de Gaulle. Par contre la Sorbonne proposait le plan en trois parties : thèse-antithèse- synthèse.
L’origine « sorbonicole » est à chercher dans la scolastique médiévale, ses « disputationes », dans la rhétorique mise à la mode par l’humanisme classique, ses dissertations.
Hegel a dynamisé le tout en l’objectivant, en le rendant réel dans l’Histoire. Il n’est pas question ici de résumer la pensée complexe de Hegel. Je renvoie le lecteur attentif à mes ouvrages : « Histoire de la pensée historique » ( 1991 ) et « Le Béhémot. Essais sur la Duplicité de l’Histoire » ( 2000 ).
Je peux cependant formuler une hypothèse simple : après l’effacement programmé de la Trinité fondatrice commence une histoire exempte de miracles, faite de contradictions successives. La première série de faits agit comme une thèse qui suscite son antithèse. La conclusion synthétique est provisoire. Elle se transforme en thèse qui suscite à son tour une antithèse à un niveau supérieur de l’Histoire.
A l’époque de Hegel, ce niveau supérieur est représenté au niveau de la religion par le protestantisme luthérien, au niveau de l’Etat, agent principal de l’Histoire humaine, par l’Etat prussien, au niveau de la philosophie par Hegel lui-même.
Hegel ne nous dit pas comment cette synthèse va évoluer.