Hommage à Reverdy

Pierre Reverdy est pleinement du XX° siècle. Je respecte son « cubisme », je ne peux pas le suivre. Je lui présente mes excuses :

Les hommes sont intraitables
Ils se perdent dans les détails
Les rats qui ratent
Les rails qui déraillent

Dans la nuit noire et tiède de l’écurie
Les bruits sont imprécis
L’odeur est forte et saine
Les bêtes respirent
Pas un hennissement
Pas un bruissement

Le temps qu’on a vécu
Quoi ?
L’oiseau vite parti
La lucarne aveugle
Où reste la figure

Les larmes sur la gouttière
Le mystère des portes
Je ne fais pas le mur
Le Nil le calendrier et la blague à tabac
Quoi ?

La terre est semée d’êtres vivants
D’autres selon les autres
La mule n’aime pas le mulet
Le crabe ne connait pas le scribe

Je marche
Le soleil roule sur l’horizon
Les jours ont du retard
Les grenouilles font « Quoa, quoa »

L’homme qui vient
Rit
C’est un traiteur pas un traitre
Quoi ?
Le temps du calme est revenu
Le carnaval est fini
Ni ni fini
Les hommes sont traitables