L’espace se réduit au temps. Le temps n’existe pas au sens fort parce que rien n’existe au sens fort. Tout est emboitement et enchainement de formes. Ce que je dis sur les formes ne sert à rien, strictement à rien. La pensée livrée à elle-même ne peut rien contre un accident matériel, ce que nous appelons matériel, un caillot de sang par exemple.
Le chef est bien là où on le met. Lui aussi n’est qu’une forme puisqu’il n’est que des formes. Il faut dire qu’il met les formes. Il est important de de rien faire pour retrouver le goût du faire. Les formes sont ce que tu veux qu’elles soient. Du moins c’est ce que tu crois, ce que tu voudrais croire. Les formes ne sont pas des idées platoniciennes, elles ne sont pas des idées, elles sont la substance de l’univers. Elles sont plus matérielles que la matière elle-même.
On ne touche pas à la religion, seulement à ses excès comme le proposaient des esprits aussi différents que Platon et Machiavel, épris du bien public, surtout de la tranquillité publique. J’aimerais proposer une traversée des apparences. Hélas, elle ne tient pas longtemps parce qu’étant nous-mêmes des apparences, nous ne pouvons percer les apparences. Nous touchons à l’ironie objective comme celle qui nous fait croire au mouvement apparent du soleil.
A l’échelle humaine où la perfection humaine est imparfaite, nous en gardons l’idée comme pour la beauté. Malgré tout nous pouvons tenter la traversée des apparences; ou encore esquisser une existence entre les mondes qui s’opposent bêtement. Dans notre domaine, comme dans une bonne intrigue policière, tout le monde peut être victime, tout le monde peut être coupable;
En fait nous pénétrons dans l’univers des formes comme un petit personnage dans un dessin animé. Nous pouvons protester, nous agiter, nous ne pouvons contester le dessin animé qui nous donne en particulier l’espace et le temps. Bien sûr le dessin agité des formes n’a pas d’auteur. Vive l’intrication, l’entrecroisement des formes qui ne sont jamais que la forme d’une autre forme.
Pas besoin d’une forme initiale, matricielle, primitive. L’enchevêtrement des formes suffit. Par rapport à l’univers nous ne sommes qu’un détail. Ce détail nous intéresse.
N.B. : le premier article « Formes » a été publié le 14/06/2013