Qui commet une erreur commet un crime. Les stoïciens, systématiques, l’avaient deviné. Qu’est-ce qui sauve l’humanité ? C’est que nous commettons tous des erreurs. Nous sommes tous des criminels. Certes il y a crime et crime. Je me juge moi-même comme un petit criminel. Le pire est que nous commettons des erreurs même quand nous faisons le bien. L’erreur est dans le bien lui-même. L’erreur fait horreur.
Ce petit texte n’est compréhensible que pour ceux, rares, qui mettent la logique au dessus de tout, logique universelle, totalisante, implacable, qui s’applique à l’infime comme à l’infini. Cette logique facilite la compréhension de l’adage latin « Ad augusta per angusta », aux grandes choses par les petites. Eh oui !
Le rationalisme cosmique, panthéiste de certains stoïciens signifie que les catastrophes sont le résultat d’erreurs de la nature. Pas de crime des dieux, ni des hommes. Ils étendent cette logique à l’humanité, aboutissant à un rigorisme moral. Rien n’est plus important pour ces stoïciens que le respect de la loi tant naturelle qu’humaine, éthique.
Pour les uns l’erreur suscite le crime, pour les autres le crime suscite l’erreur.