Hommage à Théophile de Viau ( 2 )

Une confuse violence
Trouble le calme de la nuit
Le jour à grand bruit
Dissipe l’ombre et le silence
Des bêtes dans leur tanière
Tremblent de voir le soleil
A peine sorti du sommeil
L’humain reprend sa tâche coutumière

Le cerf penchant ses yeux dans le ruisseau
S’amuse à regarder son ombre
Des oiseaux le joyeux ramage
Semble attirer la lumière
Qui vient dorer leur plumage
La charrue écorche la plaine
Le laboureur mène de la voix
Le couple de boeufs qui l’entraîne
La matinée est bien commencée

N.B. : Théophile a pondu par ailleurs ces deux vers dont Rostand s’est moqué dans son « Cyrano de Bergerac » :
« Ah ! Voici le poignard qui du sang de son maître
S’est souillé lâchement. Il en rougit le traître ! »