Rémy Belleau fut une figure de la Pléiade :
Est malheureux qui n’obtient pas ce qu’il désire
Est bienheureux celui qui ne désire pas
Le premier souffre le martyre
Le second n’a que de pauvres appas
Le désir est un tourment brûlant qui nous altère
Ne rien désirer qui soit hors de son pouvoir
Vivre de presque rien offrent un sort prospère
L’un est dévoré par l’ambition sa flatteuse industrie
L’autre se croyant pauvre trahit son sang sa patrie
L’un pipé par le désir se gorge d’un faux plaisir
L’autre joue au favori vite victime du déplaisir
Le pire est le désir d’amour n’embrassant que le vent
Payé d’un dédain d’un mauvais visage souvent
Pire encore est l’esclavage d’amour
Qui te précipite de la plus haute tour
Le désir est un mal qui vain nous ensorcelle
Il est heureux celui qui jouit sans cervelle
Le désir nous déguise le faux pour le vrai
Mais le désir est aussi l’amour vrai du vrai