Coeur

Là je dois dire, Hétéro frappe fort :

Ma chère avez-vous du coeur ?
Le mien ne bat que pour vous
Le tien si mignon et si doux
Si faux
J’ai le coeur sans repos
Il est pur sans rides
Aurez-vous pitié de ce pauvre coeur ?
Je suis pauvre C’est la preuve
Que j’ai beaucoup de coeur
La mer l’a lavé
Il conserve des souillures
Il est trop humain pour ne pas être impur
Il s’est beaucoup trompé
J’aurais tant désiré que nous soyons deux
Avec un seul coeur
Vous jugez que je m’étale ?
Votre coeur est dur Votre coeur est cruel
Pourtant lui aussi tremble comme un oiseau
Je le sais je le connais bien
Votre coeur est timide
Ou serait-il lâche ?
Me pardonnerez vous jamais mes peccadilles ?
Je suis tenté de vous haïr
Votre coeur est-il inaccessible ?
Faut-il que je nous laisse aller au gré de la rivière ?
Je déroule mon coeur comme un tapis pour vos pas
Je crains pour vos pieds les épines dont vous le transpercez
Ainsi s’exprimait le poète Hafez que vous ne connaissez pas
C’en est assez ! Je ne parlerai plus de mon coeur, ni du tien
C’est inutile et tu le sais bien
Madame vous êtes et resterez mon étoile lointaine
Laissant mon pauvre coeur accablé de chagrin