Le syndrome qui me préoccupe en ce moment est celui du refus de la parole de l’autre, des idées, de la pensée d’autrui.
Les exemples sont très nombreux. J’ai l’embarras du choix. Un sociologue, qui faisait partie de l’ultra-gauche, m’a dit : « Tu essaies de sauver Marx ». Je lui ai dit : « Marx n’a pas besoin de moi ». En fait Marx fait peur à nombre de gens qui confondent sa pensée avec les horreurs du marxisme. Encore aujourd’hui il est difficile d’être un marxiste indépendant, un « marxien ».
Un syndrome, que j’associe au premier, est la volonté d’égalité à tout prix. Certains n’acceptent pas qu’un collègue, qu’un ami puisse leur être supérieur sur une dimension ou deux.
Les deux syndromes se rejoignent dans leur refus de la différence. Or rien n’est plus important que de reconnaître que nous vivons dans un monde divers, différencié et qui l’est chaque jour davantage.