Jacques Delille, à la fin du XVIII° siècle eut le mérite d’être poète en un siècle critique :
Observez du vert les infinies nuances
Plus sombres ou plus gaies
Surtout à l’automne
Au bord de se flétrir
D’autres couleurs apparaissent
Le pourpre l’orange l’incarnat l’opale
Cet éclat marque la décadence
Bientôt les aquilons jonchent les bois
Des feuilles dépouillées
Elles volent un instant
Pour le plaisir du promeneur solitaire
J’aime mêler mon deuil au deuil de la nature
Le mien s’estompe déjà
Mes yeux ne s’humectent plus de larmes délicates
Le deuil de la nature attendra bien le retour des beaux jours
J’adore la tendre mélancolie de l’automne