Hommage à Maeterlinck ( 2 )

Regards pauvres et las
Et les vôtres et les miens
Et ceux qui ne sont plus et ceux qui vont venir
Et ceux qui n’arriveront jamais et qui existent cependant !*
Regards des confidences ignorées des tristesses sans lendemain
Des fenêtres d’usine des marins en bordée
Sombres regards qui souffrent de ne pas être ailleurs
Indistincts et divers que nul ne comprend
Pauvres regards muets qui chuchotent
Aveugles qui sont comme étouffés
Regards qui déménagent à la cloche de bois
Echangés du transsibérien et qui ne servent à rien
J’ai vu tous ces regards j’ai admis tous ces regards
J’ai épuisé les miens à leur rencontre
Sans désormais pouvoir fermer les yeux

* Les quatre premiers vers sont copiés littéralement sur le modèle original qui inspire beaucoup les autres