Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, je te salue avec ce texte modeste :
Je vous propose cette strophe sérieuse et froide :
Vieil océan aux vagues de cristal
A la sphère mollement étendue
Tu es toujours le même
Tu es le symbole de l’identité
Je te salue, vieil océan !
Tu es modeste
Tu nourris des milliers d’espèces de poissons
Elles n’ont pas juré fraternité
La grande familles universelle est une utopie
Pour les humains comme pour les poissons
Vieil océan rien ne vaut ta masse
La grenouille humaine n’est rien à côté de toi
Même multipliée à des milliards d’exemplaires
Vieil océan tes eaux sont amères
Tes abysses dépassent l’intelligence humaine
Pour laquelle tu n’as pas beaucoup d’estime
Les amoureux se séparent bien pour un rien
Vieil océan tu es si puissant que même les hommes te respectent
Vieux célibataire à la lenteur majestueuse
Les hommes vagues vivantes meurent
Mais sans bruit d’écume
L’oiseau de passage ne se repose pas sur eux
Déroule tes vagues épouvantables O Océan hideux
Pousse des profondeurs de ta poitrine
Le mugissement perpétuel que les humains redoutent
Tremblants sur le rivage
Tu ne veux pas de moi comme ton égal
Je ne peux pas t’aimer Je te déteste
Tu ne me diras pas le secret des tempêtes
Qui soulèvent tes eaux salées jusqu’aux nuages
Tu es l’enfer le plus proche de l’homme
Avant de te fuir
Je te salue vieil océan !