Notre pauvre raison
Est un pâle flambeau
Qui ne jette autour de nous
Qu’une faible et triste lumière
Par delà c’est la nuit
Dans la Perse de jadis
Deux frères adoraient le soleil
Suivant la loi antique
L’un d’eux chancelant dans sa foi
Cherchait à l’approfondir
En regardant sans cesse
L’astre sacré
Le philosophe y perdit ses deux yeux
Dès lors il nia l’existence du soleil
L’autre bigot et crédule
Redoutait l’extravagance de l’esprit
Il mit tous ses efforts
A devenir un sot
Le pauvre solitaire
Avait peu de chemin à faire
De peur d’offenser l’astre qui nous éclaire
Il se fit un trou sous la terre
Pour ne le voir jamais
Entre les extrêmes tenons-nous à carreau
La raison éclaire peu
Elle éclaire quand même