Une guenon assise gravement
Tenait sur ses genoux
La tête de celui qui courbait l’échine
Tendait sa paume pour recevoir les coups
On jouait à la main chaude
Le singe ne devinait pas qui le frappait
C’étaient alors des rires des sauts
Des gambades des cris
Un jeune léopard se mêla à la fête
En prenant un air débonnaire
« Je sais que tous les animaux sont égaux »
Les singes enchantés crurent à ce discours
Comme on y croira toujours
La troupe joviale se remet à jouer
Le léopard frappe le sang se met à couler
Le singe a deviné qui l’a frappé
Il s’en va sans le dire
Ses compagnons font semblant de rire
Bientôt chacun s’excuse et s’échappe à la hâte
Le léopard marri se dit :
« Il ne faut pas jouer avec autre que soi »